Ce que pense Yann le Cun d'Elon Musk

Ce que je pense de @elonmusk

J’aime ses voitures (je possède une S 2015 et une S 2023), ses fusées, ses systèmes d’énergie solaire et son système de communication par satellite.
J’aime aussi ses positions sur l’open source et les brevets.

Mais je ne suis pas du tout d’accord avec lui sur un certain nombre de points.

Je ne suis pas d’accord avec la façon dont il traite ses scientifiques.
Le développement de technologies et de produits n’a peut-être pas besoin d’ouverture et de publications pour progresser, mais la recherche prospective, elle, en a bien besoin, qu’il s’agisse d’intelligence artificielle, d’interfaces neuronales, de science des matériaux ou d’autres domaines.
Le secret entrave les progrès et décourage les talents de se joindre à l’effort.

Je ne suis pas non plus d’accord avec le battage médiatique. Exprimer une vision ambitieuse de l’avenir, c’est bien.
Mais annoncer au public des prédictions manifestement fausses (« AGI l’année prochaine », « 1 million de robotaxis d’ici 2020 », « L’AGI va tous nous tuer, épargnons-nous »,…) est très contre-productif (et même illégal dans certains cas).

Plus important encore, je pense que ses positions publiques sur de nombreuses questions politiques, le journalisme, les médias et la presse, et le monde universitaire, ne sont pas seulement erronées mais dangereuses pour la démocratie, la civilisation et le bien-être de l’humanité.
On peut dire ce que l’on veut des « médias traditionnels », mais il n’est pas possible d’avoir des informations fiables sans journalistes professionnels travaillant pour une presse libre et diversifiée. La démocratie ne peut exister sans elle, et c’est pourquoi seuls les ennemis autoritaires de la démocratie s’en prennent aux médias.

Enfin, il ne semble pas hésiter à diffuser des théories conspirationnistes farfelues tant qu’elles servent ses intérêts (par exemple, en encourageant le « PizzaGate », « les immigrés illégaux corrompent les élections aux États-Unis », « la personne X est un pédophile »,…).
On s’attendrait à ce qu’un visionnaire technologique soit un rationaliste. Le rationalisme ne fonctionne pas sans la vérité.

Cela est particulièrement préoccupant depuis qu’il s’est offert une plateforme pour diffuser ses opinions politiques dangereuses, ses théories du complot et son battage médiatique.
Il a fait preuve d’une grande naïveté quant aux difficultés liées à la gestion d’un réseau social et à la nécessité (légale) de modérer le contenu. On peut prétendre être un absolutiste du 1er amendement, mais de nombreux contenus doivent être retirés en vertu de la loi, par exemple la propagande terroriste, l’exploitation des enfants, les discours haineux flagrants (dans l’UE et dans d’autres régions).
Il y a aussi la désinformation dangereuse qui met en péril la santé publique ou corrompt le processus démocratique. Il faut aussi les modérer.
La modération du contenu est un problème complexe dont la meilleure réponse n’est pas une attitude de laisser-faire total, mais un compromis complexe.

Traduit avec DeepL.com (version gratuite)