Comment fonctionne un obus de canon Caesar ?

Le fonctionnement d’un obus Caesar implique plusieurs étapes. Tout d’abord, il est nécessaire de déterminer les coordonnées GPS des cibles à traiter. Ces coordonnées sont entrées dans l’ordinateur du Caesar, qui va ensuite calculer l’élévation du canon et la propulsion nécessaire. Pour obtenir la bonne propulsion, l’ordinateur indique le nombre de charges modulaires à introduire après l’obus. Une charge modulaire est une boîte de camembert remplie de poudre propulsive, et on peut en placer de 1 à 6 en fonction de la distance à atteindre. Ces charges modulaires sont initiées par une étoupille qui permet de les allumer simultanément en millisecondes.

Pour augmenter la portée de l’obus, il est possible d’utiliser un dispositif appelé « base bleed ». Il ne s’agit pas d’une propulsion supplémentaire de type missile, mais d’un dispositif qui réduit la traînée. Cela permet de compenser la dépression générée derrière l’obus à grande vitesse, qui a tendance à le freiner. Ainsi, une pression est générée à l’arrière de l’obus pour contrecarrer cette dépression.

Une fois que l’obus est lancé, il tourne rapidement grâce aux rayures du canon. Il est essentiel que l’obus soit gyrostabilisé en rotation pour obtenir une précision finale. Comme il tourne plus vite qu’une roue de voiture lancée à grande vitesse, il doit être parfaitement équilibré pour éviter les vibrations.

Lorsque l’obus approche de sa cible, la fusée programmée donne le signal de commencer l’action. La charge d’expulsion à l’avant de l’obus génère une forte pression et utilise les cannisters comme piston pour couper l’arrière de l’obus. Des ailettes se déploient alors pour freiner aérodynamiquement la tête militaire en rotation. Une fois la vitesse de rotation désirée atteinte, le module d’attaque est expulsé à son tour. Ce module, situé à quelques centaines de mètres de la cible, est équipé d’un capteur infrarouge et d’un capteur laser. Ces capteurs, combinés à un ordinateur intégré, permettent de distinguer les cibles à détruire des véhicules à éviter. De plus, le capteur infrarouge évite de tirer sur une cible déjà détruite. Lorsque la cible est identifiée, le module d’attaque déclenche la détonation de l’explosif. La forme de l’onde de choc, associée à la nature et à la forme du revêtement, permet de projeter un noyau métallique à très grande vitesse. Ainsi, à une distance de plus de 100 mètres, on peut créer un petit trou dans la carapace d’un char, mais causer de gros dégâts à l’intérieur.