Le prix Nobel de la paix à María Corina Machado, fervente partisane de Trump

Patrick · Octobre 11, 2025, 3:14

María Corina Machado : Une Figure de Droite Radicale ou d’Extrême Droite ?

L’attribution du prix Nobel de la paix 2025 à María Corina Machado, leader de l’opposition vénézuélienne, relance le débat sur son positionnement politique. Si elle est unanimement reconnue comme une opposante acharnée au régime de Nicolás Maduro, la qualification de « figure de proue de la droite extrême » mérite d’être examinée en détail.

Un Positionnement Idéologique Complexe

María Corina Machado se définit elle-même comme « libérale », tant politiquement qu’économiquement. Cette positionnement la situe dans la tradition néolibérale, défendant la réduction du rôle de l’État, l’entrepreneuriat et le libre marché. Elle admire ouvertement Margaret Thatcher, qu’elle considère comme son modèle politique, lui valant le surnom de « Dame de Ferro » ou « Thatcher vénézuélienne ».wikipedia+3

Ses positions économiques sont clairement ancrées à droite : elle prône la privatisation massive des entreprises publiques, y compris de PDVSA, la compagnie pétrolière nationale. Son parti, Vente Venezuela, défend un programme néolibéral classique avec des politiques de « choc » similaires à celles proposées par Javier Milei en Argentine.philomag+3

Des Alliances Révélatrices avec l’Extrême Droite

Plusieurs éléments permettent de situer Machado dans la sphère de l’extrême droite internationale. Elle entretient des relations étroites avec des figures et des partis d’extrême droite européens et latino-américains.venezuelanalysis+1

En février 2025, elle s’est adressée à un rassemblement de Patriots.eu, une alliance regroupant des partis d’extrême droite européens. Elle maintient des liens privilégiés avec le parti espagnol Vox, qualifiant son leader Santiago Abascal d’ami personnel. Selon plusieurs sources, elle appartient à « la famille politique des Bolsonaro et Milei », faisant d’elle une figure de l’extrême droite latino-américaine.mediapart+2

Machado exprime également son admiration pour Javier Milei, qu’elle qualifie de « super-clair, audacieux, plein d’énergie ». Elle espérait sa victoire électorale en Argentine comme la « défaite définitive du kirchnérisme ».venezuelanalysis

Un Soutien Inconditionnel à Trump et à l’Intervention Militaire

Son alignement sur les positions de Donald Trump constitue un autre indicateur de son appartenance à l’extrême droite. Elle qualifie Trump de « visionnaire » et soutient ses menaces d’intervention militaire au Venezuela. Après le déploiement de la marine américaine dans les Caraïbes en 2025, elle a loué l’administration Trump.venezuelanvoices+1

Plus controversé encore, Machado défend ouvertement l’intervention militaire étrangère pour renverser le régime de Maduro. Cette position, rare même dans l’opposition vénézuélienne, la place dans la frange la plus radicale du spectre politique.wikipedia+1

Un Passé Golpiste Assumé

L’un des éléments les plus troublants du parcours de Machado reste son soutien au coup d’État de 2002 contre Hugo Chávez. Elle figure parmi les signataires du « Décret Carmona », qui dissolvait l’Assemblée nationale, annulait la Constitution et suspendait les garanties légales. Bien qu’elle ait par la suite prétendu avoir signé ce document « par erreur », pensant qu’il s’agissait d’une liste de présence, cette participation à une tentative de renversement démocratique reste un marqueur politique fort.wikipedia+2

Des Positions Sociales Modérées

Paradoxalement, sur certaines questions sociétales, Machado adopte des positions plus modérées que l’extrême droite traditionnelle. Elle soutient le mariage homosexuel et la légalisation du cannabis médical. Elle appelle également à un débat national sur l’avortement dans certains cas spécifiques. Ces positions la distinguent des partis d’extrême droite classiques, souvent conservateurs sur les questions de société.wikipedia+1

Une Rhétorique Anti-Gauche Radicale

Machado reproduit néanmoins la rhétorique haineuse typique de l’extrême droite contre la gauche. Elle attaque systématiquement le Forum de São Paulo et accuse implicitement cette organisation de « dynamiques criminelles allant de la corruption obscène et féroce au financement du trafic de drogue… et des groupes terroristes ».venezuelanalysis

Conclusion

Si María Corina Machado ne peut être qualifiée de figure d’extrême droite au sens traditionnel du terme, elle s’inscrit clairement dans la mouvance de la « nouvelle droite radicale » latino-américaine. Ses alliances internationales, son soutien à l’intervention militaire, son passé golpiste et sa rhétorique anti-gauche la situent dans la frange la plus radicale de l’opposition vénézuélienne.

Le terme « droite extrême » semble donc approprié pour la décrire, même si ses positions sociales modérées la distinguent de l’extrême droite traditionnelle. Elle représente plutôt une synthèse entre néolibéralisme radical et autoritarisme de droite, caractéristique des nouveaux mouvements populistes de droite en Amérique latine.