Ah, mes amis, parlons un peu de ce grand théâtre géopolitique qui nous offre encore une fois un spectacle des plus… disons… particuliers.
On nous annonce qu’en Syrie, un changement de pouvoir s’opère, avec le HTC aux commandes - vous savez, ces anciens copains d’Al-Qaïda qui auraient, paraît-il, fait leur « mue démocratique ». Tiens, tiens, comme c’est original ! Juré, promis, ils ne sont plus copains !
C’est un peu comme si on nous resservait le même plat réchauffé, mais avec une nouvelle présentation. Souvenez-vous de l’Afghanistan - ah, ce merveilleux exemple de « transition démocratique » promis juré par les talibans! On nous avait aussi vendu du rêve, non ? Et aujourd’hui, les femmes afghanes peuvent témoigner de ce formidable progrès… ou pas.
Le plus savoureux dans cette histoire - si tant est qu’on puisse employer ce terme - c’est ce ballet diplomatique absolument fascinant : nos démocraties occidentales qui applaudissent poliment l’arrivée au pouvoir d’un groupe qu’elles combattaient hier encore. C’est un peu comme applaudir le loup qui vient d’entrer dans la bergerie en prétendant qu’il est devenu végétarien.
Et puis, cerise sur le gâteau, vous avez Israël et les États-Unis qui continuent de bombarder l’Etat Islamique en Syrie pendant qu’ils félicitent leurs cousins idéologiques d’avoir pris le pouvoir, en Syrie. C’est d’une cohérence… à faire pâlir un roman de Kafka !
Alors oui, je me joins à ce grand concert d’hypocrisie internationale, mais permettez-moi au moins d’assumer que je joue la comédie. C’est peut-être la seule chose sincère dans toute cette histoire : admettre qu’on fait semblant de se réjouir.
En fin de compte, c’est un peu comme ces dîners de famille où tout le monde fait semblant d’apprécier le plat raté de tante Germaine : on sourit, on hoche la tête, mais au fond, on sait tous que quelque chose ne va pas, ne va dramatiquement pas.
Le mouton a toujours eu peur du loup mais c’est le berger qui l’a mangé. [proverbe géorgien]