Réflexions sur les fondements juridiques de l'action israélienne : Entre droit international et géopolitique

Permettez-moi de vous soumettre une analyse qui me préoccupe profondément concernant l’interprétation contemporaine du droit international, particulièrement dans le contexte des tensions israélo-iraniennes.

Une conception très particulière du droit international m’interroge. Il convient de rappeler ce principe fondamental : en droit international, aucun État ne peut légitimement déclarer la guerre à un autre sans se trouver dans une situation manifeste de légitime défense, ce qui implique de pouvoir démontrer une agression militaire préalable.

Or, à ma connaissance, l’Iran n’a jamais mené d’attaque militaire directe contre Israël sans avoir subi une attaque préalable. Cette réalité invalide donc tout argument justifiant une guerre préventive israélienne contre l’Iran, particulièrement sous le prétexte fragile d’une menace nucléaire imminente – argument qui suscite l’incrédulité des experts pour deux raisons évidentes : premièrement, l’Iran ne dispose pas actuellement de l’arme atomique ; deuxièmement, même s’il la possédait, son utilisation équivaudrait à un suicide national.

L’intention israélienne de modifier le régime politique iranien, ouvertement exprimée par M. Netanyahu, constitue une violation claire du principe de non-ingérence, sauf mandat explicite de l’ONU – ce qui n’est manifestement pas le cas.

Si nous devions légitimer la doctrine de la guerre préventive défendue par M. Netanyahu, nous ouvririons la voie à un chaos mondial où tout État pourrait attaquer n’importe quel autre sous prétexte de menace nucléaire potentielle. Cette logique permettrait paradoxalement à de nombreux pays d’attaquer Israël, ou même la France – hypothèse que personne ne saurait sérieusement considérer.

L’arme nucléaire fonctionne précisément comme un instrument de dissuasion, non d’utilisation. L’hypothèse selon laquelle l’Iran emploierait un jour cette arme, s’il venait à la posséder, relève de la spéculation irresponsable.

Bien que je partage peu de sympathie pour le régime des mollahs, je confesse en éprouver encore moins pour l’actuel gouvernement d’extrême droite israélien. Car si Israël n’a jamais ouvertement déclaré vouloir annihiler l’Iran, Gaza, la Syrie ou le Liban, l’histoire démontre qu’il a systématiquement agi dans ce sens. Contrairement à l’Iran, dont certains dirigeants ont certes tenu des propos belliqueux à l’égard d’Israël – rhétorique guerrière qui n’a jamais été suivie d’actes.

Nous voici donc face à une nation manifestement belliqueuse qui embrase le Moyen-Orient depuis des décennies, tandis que les nations environnantes subissent ces conflits avec l’aval scandaleux des principales démocraties occidentales, France incluse.

L’hypocrisie atteint son paroxysme lorsque la France déclare sans vergogne qu’Israël, pourtant non attaqué par l’Iran, a le droit de se défendre. Cette posture constitue, si j’ose dire, l’apothéose de l’incohérence diplomatique.