Rue Garibaldi à Lyon, l'urbanisme fou

Si vous habitez à Lyon vous connaissez sans doute la rue Garibaldi qui tient plus de l’avenue que de la rue. Depuis quelques années et cela va encore durer quelques années elle est en réfection. Les urbanistes se sont penchés sur son cas, ont analysé les problèmes et ont trouvé des solutions qui vous sont expliquées dans cette vidéo.

Dans les années 70 je me souviens que l’on pouvait traverser la rue sans rencontrer aucune voiture parce qu’il y avait ces géniales passerelles piétonnières en hauteur qui évitaient aux voitures et aux piétons de se mélanger, ce qui m’a toujours semblé une excellente idée.

Les urbanistes ont pensé exactement le contraire et ont décidé de supprimer ces voies aériennes piétonnières de façon à mélanger les piétons et voitures. Ne me demandez pas pourquoi et ne leur demandez pas pourquoi, ils ne le savent pas eux-mêmes.

Avec la suppression des trémies souterraines les voitures au lieu de ne s’arrêter que tous les 300 mètres au feu rouge s’arrêtent désormais tous les 50 m ce qui paraît-il est préférable pour l’environnement, je ne vois pas comment… Mais le pire n’est pas là; les piétons qui traversaient cette voie principale de Lyon sans aucun problème pour se rendre en particulier au centre commercial de la Part-Dieu doivent désormais attendre que les flots de voiture s’arrêtent pour pouvoir emprunter les passages piétons, si vous voyez une logique là-dedans faites-moi signe je n’ai jamais pu trouver sur le Web aucune explication cohérente à ce projet.

Le seul aspect bénéfique de ce projet est la dernière phase celle de la végétalisation et on ne peut que louer ce dernier aspect.

Rendez-nous nos passerelles qui faisaient le charme du quartier et, non, une voiture n’est pas égale à un piéton. Sans doute comme en matière d’innovation c’est souvent le cas les innovateurs n’ont jamais eux-mêmes essayé leurs innovations et vécu dans les endroits où ils innovent. Si les urbanistes qui ont révolutionné ce quartier passaient tous les jours par la rue Garibaldi en étant contraints d’attendre que les flots de voiture s’arrêtent au lieu de passer tout simplement sur les passerelles aériennes ils auraient compris que leur projet n’était qu’une vaste ânerie.

Allez une petite dernière pour la route. Comme vous le savez les projets urbanistiques qui touchent tout un quartier sont des projets à long terme on ne peut pas s’attendre à ce que le quartier de la Part-Dieu en général et la rue Garibaldi en particulier soit rénovés avant une cinquantaine d’années puisqu’elle vient de l’être. Il est dommage encore une fois que nos urbanistes n’aient pas pensé à un léger petit détail, quasiment toutes les voies piétonnes autour du nouveau quartier de la Part-Dieu et en particulier de la rue Garibaldi ne sont pas formés de surface plane comme on pourrait s’y attendre mais de surface caillouteuse, ce qui à l’époque où tout le monde à peu près se déplace sur des roulettes, entre les poussettes des enfants, les trottinettes, les valises à roulettes, j’en passe et des meilleures est, vous l’aurez deviné, vraiment une excellente idée. Nous allons donc avoir pendant une cinquantaine d’années probablement quelque chose comme quelques centaines de millions de gens qui vont se déplacer la plupart traînant des valises à roulettes puisque la gare de la Part-Dieu est à côté sur des surfaces non planes qui vont donc naturellement détruire leurs roulettes. Quand je vous dis que l’urbanisme est une science géniale !