SpaceX, ou la sensation de déjà-vu

:rocket: « Wahou, une fusée qui décolle et revient se poser toute seule, c’est pas dingue ça ? » :flight_arrival: Eh bien, figurez-vous que oui, c’est impressionnant… mais pas nouveau du tout. :smirk: Vous bavez devant les images de SpaceX ? Allez, sortez le popcorn, parce que dans les années 90, le programme DC-X faisait déjà le show, avec des décollages et atterrissages bien léchés, sans besoin d’Elon Musk pour faire du teasing sur Twitter. :bird:

Alors, SpaceX, c’est sympa, mais c’est un peu comme le reboot d’un film culte : beaucoup de buzz pour une idée pas si fraîche. :clapper: Rien de nouveau sous le soleil (ou dans l’espace :sun_with_face::rocket:), et il y a fort à parier qu’on ne vous racontera pas l’épopée DC-X lors des conférences de presse d’Elon. :wink:

Bref, l’histoire de la réutilisation des fusées est plus vieille que votre dernier abonnement Netflix, mais chut, ça gâcherait la magie pour les fans de SpaceX. :sparkles:

Voilà toute l’histoire:

Au début des années 1990, un projet spatial révolutionnaire voit le jour : le Delta Clipper, une fusée capable de décoller et d’atterrir verticalement de manière autonome. Ce qui le rend particulièrement remarquable, c’est qu’il est développé avec un budget modeste de seulement 58 millions de dollars par McDonnell Douglas, sous la direction de l’ancien astronaute Pete Conrad.

Ce projet s’inscrit dans un contexte historique particulier. Sous l’administration Reagan, qui promeut le slogan « Let’s Make America Great Again », les États-Unis cherchent à affirmer leur suprématie technologique. La catastrophe de Challenger en 1986 a remis en question l’utilisation de la navette spatiale pour les missions commerciales et militaires, créant un besoin urgent pour de nouveaux systèmes de lancement.

Le Delta Clipper, également connu sous le nom de DC-X, est conçu comme un démonstrateur technologique à l’échelle un tiers. Il mesure 12 mètres de haut et utilise des moteurs RL-10 fonctionnant à l’hydrogène et à l’oxygène liquides. L’équipe de développement adopte une approche innovante de « rapid prototyping », permettant des tests itératifs rapides. Un aspect remarquable du programme est sa petite équipe : seulement 35 personnes suffisent à gérer l’ensemble des opérations, contre des centaines pour les programmes spatiaux traditionnels.

Entre 1993 et 1996, le DC-X réalise 12 vols d’essai impressionnants. Il démontre sa capacité à effectuer des manœuvres complexes, notamment le « belly flop » (retournement en vol) qui sera plus tard repris par SpaceX pour son Starship. Le programme fait face à de nombreux défis financiers et politiques, passant de l’Initiative de Défense Stratégique à la NASA, qui le renomme DC-XA et y apporte des améliorations significatives.

Malheureusement, lors de son dernier vol en juillet 1996, un simple problème de train d’atterrissage cause sa destruction. Ironiquement, l’approche minimaliste qui avait permis son développement rapide et économique a peut-être contribué à cet échec, en réduisant les contrôles qualité.

Bien que le programme prenne fin prématurément, son héritage est considérable. Les brevets et études du Delta Clipper, tombés dans le domaine public, ont directement influencé le développement des lanceurs réutilisables modernes. On retrouve ses concepts dans les fusées de Blue Origin et de SpaceX, notamment la New Shepard et le Starship.

Le Delta Clipper illustre parfaitement comment une innovation peut être en avance sur son temps. Développé à la fin de la Guerre froide, avant l’émergence des milliardaires de la tech dans le secteur spatial, il a néanmoins posé les bases technologiques et conceptuelles qui transforment aujourd’hui l’industrie spatiale privée. Son histoire nous rappelle que les grandes avancées technologiques ne dépendent pas uniquement de leur mérite technique, mais aussi de leur timing historique et du contexte politique et économique dans lequel elles émergent.

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