Toute honte bue, le président Lula s'affiche avec un criminel de guerre

Le président brésilien Lula a accepté l’invitation de Vladimir Poutine à se rendre sur la place Rouge à Moscou pour participer aux célébrations du 9 mai 2025, commémorant, officiellement, la victoire soviétique sur les armées nazies en 1945. Il sera l’un des rares chefs d’État à honorer cette invitation d’un dirigeant qui a envahi l’Ukraine, un État souverain, et qui s’est rendu coupable de multiples crimes de guerre, pour lesquels il a été condamné par la Cour pénale internationale.

Vladimir Poutine, au-delà de sa tentative d’invasion de l’Ukraine, s’est distingué dans son pays comme un autocrate maintenant son emprise sur le pouvoir par la brutalité, n’hésitant jamais à emprisonner, torturer et éliminer ses opposants politiques. C’est donc à ce dirigeant que Lula va non seulement rendre visite mais également rendre hommage.

En effet, ne nous méprenons pas sur la nature de cette rencontre. Les sourires échangés lors de cet événement ne seront pas destinés aux quelques survivants de la résistance soviétique contre le nazisme, mais bien à un chef d’État qui instrumentalise cet anniversaire historique pour redorer son image internationale et établir un parallèle négationniste entre la victoire contre les nazis et une hypothétique victoire contre les forces ukrainiennes. C’est donc sans scrupule ni sens moral que Lula participera à cette mise en scène politique.

Cette décision n’est qu’à moitié surprenante. Lula, malgré ses accomplissements indéniables comme dirigeant ayant amélioré les conditions de vie de nombreux Brésiliens, a toujours démontré une compréhension limitée, et c’est un euphémisme, des enjeux géopolitiques et historiques. Son incapacité à percevoir qu’il est manipulé par Poutine défie l’entendement. S’afficher aux côtés des autocrates les plus notoires de notre époque – qu’ils soient biélorusse, chinois ou russe – relève d’une logique difficile à saisir.

En matière de diplomatie, il n’est certes pas exceptionnel de côtoyer des adversaires ou des personnalités controversées. Mais quel intérêt Lula trouve-t-il dans cette démarche, alors que les relations russo-brésiliennes sont déjà établies et que les échanges économiques sont mutuellement bénéfiques? L’avantage économique est inexistant. Quant à l’intérêt géostratégique, on peut légitimement s’interroger: en quoi Lula, représentant l’ensemble des Brésiliens, sert-il son pays en envoyant le message que l’invasion de l’Ukraine et les atrocités commises contre les civils ukrainiens peuvent être minimisées, voire ignorées? Cette posture incompréhensible transmet un signal catastrophique aux autres régimes autoritaires, notamment à la Chine, suggérant que l’agression territoriale est acceptable et peut même s’accompagner de légitimation diplomatique.

Si Lula représente officiellement son pays en vertu de son élection démocratique, même obtenue de justesse, espérons que la majorité des Brésiliens, toutes tendances politiques confondues, ne s’associeront pas moralement à cette démonstration d’alliance avec l’un des autocrates les plus détestables de notre temps. Souhaitons que l’honneur du Brésil soit préservé par les réactions de la presse et des citoyens brésiliens face à ce qui constituera une nouvelle tache sur la présidence de Lula.