Trump n'aurait pas gagné l'élection de 2024 ?

Interview avec Nathan Taylor, directeur exécutif de l’Alliance pour la vérité électorale (ETA), qui affirme que l’élection présidentielle de 2024 a été compromise et que Donald Trump n’a pas gagné la présidence. Taylor, fort de son expérience en cybersécurité et en analyse de données, explique que l’ETA utilise des méthodes statistiques pour identifier des anomalies et des manipulations de votes dans les États pivots. Il présente une analyse statistique, notamment des cartes thermiques comparant le taux de participation et la performance des candidats dans les bureaux de vote, pour étayer l’idée d’une possible manipulation technologique à grande échelle, comme le bourrage de bulletins ou la commutation de votes. L’ETA affirme que ses résultats pour la Pennsylvanie et la Caroline du Nord montrent suffisamment de votes anormaux pour changer le résultat de l’élection dans ces États. Les affirmations s’appuient sur l’idée que les machines de tabulation largement utilisées sont vulnérables aux logiciels malveillants ou à la compromission, un peu comme le scandale du « Dieselgate » de Volkswagen.

L’Affaire de l’Alliance pour la Vérité Électorale : Une Synthèse de l’Argument de Manipulation

1. L’Affirmation Centrale : Une Vue d’Ensemble

Un groupe d’experts en cybersécurité et en analyse de données, se présentant sous le nom d’Alliance pour la Vérité Électorale (ETA), avance une affirmation surprenante concernant l’élection présidentielle de 2024. Se positionnant comme des auditeurs engagés dans « l’intégrité électorale » et non dans le « déni électoral », ils soutiennent que des anomalies statistiques à grande échelle suggèrent une manipulation des votes en faveur de Donald Trump, à un niveau potentiellement suffisant pour en changer le résultat. Leur argument ne repose pas sur des témoignages individuels ou des incidents isolés, mais sur l’analyse froide et systématique de données électorales publiques à travers plusieurs États clés.

Pour comprendre comment ils parviennent à une conclusion aussi grave, il est essentiel d’examiner leur principale méthode d’analyse.

2. La Méthode d’Analyse : Les « Cartes Thermiques » Statistiques

L’ETA emploie une technique statistique dont l’objectif est d’utiliser les données pour signaler des « comportements de vote anormaux ou non humains » qui pourraient indiquer une manipulation. Inspirée par des experts ayant analysé des élections controversées en Russie, en Afghanistan, au Kenya et en Bolivie, cette méthode visualise les données électorales sous forme de « cartes thermiques » (heat maps).

Chaque carte thermique met en relation deux variables pour chaque bureau de vote : le taux de participation (axe horizontal) et le pourcentage de votes obtenus par un candidat, ici Donald Trump (axe vertical). Cette approche neutralise l’effet de la taille des bureaux de vote, car elle se concentre sur des pourcentages. En se basant sur les travaux d’analystes internationaux, l’ETA compare la forme visuelle de ces cartes pour distinguer un résultat normal d’un résultat potentiellement manipulé.

Caractéristique Élection « Normale » (Ex : Comté de Shasta, Californie) Élection « Suspecte » (Ex : Russie)
Forme visuelle La distribution des points forme une figure globalement circulaire. La distribution des points s’étire « vers le haut et la droite ».
Signification Cela indique qu’il n’y a pas de corrélation anormale entre un taux de participation élevé et le score du candidat. Les résultats sont répartis de manière attendue. Cela peut indiquer une manipulation, comme le bourrage d’urnes (physique ou numérique), où les votes pour le candidat augmentent de manière anormale et artificielle dans les bureaux à forte participation.

Cette méthodologie a ensuite été appliquée à plusieurs États clés, dont la Pennsylvanie, révélant des résultats jugés préoccupants par l’Alliance.

3. Étude de Cas : L’Analyse de la Pennsylvanie

L’analyse des données de la Pennsylvanie révèle une forte déviation par rapport à la forme circulaire attendue. La carte thermique montre une tendance claire où, dans les bureaux de vote à plus forte participation, le score de Donald Trump augmente de manière constante et régulière. L’ETA qualifie cette progression de « presque algorithmique », une cohérence qui, selon eux, contredit l’hypothèse d’un simple enthousiasme électoral naturel, car elle est observée de la même manière dans des comtés très divers, y compris les bastions démocrates.

L’analyse ne se contente pas d’identifier une anomalie ; elle cherche à en mesurer l’ampleur :

  • Marge officielle de Trump : Environ 121 000 à 122 000 voix.
  • Votes potentiellement manipulés (estimation de l’ETA) : 190 000 voix.
  • Votes potentiellement manipulés (estimation du Dr Mebane, Université du Michigan) : Jusqu’à 210 000 voix.

Selon ces deux analyses statistiques indépendantes, le nombre de votes anormaux détectés est supérieur à la marge de victoire officielle de Donald Trump, ce qui serait suffisant pour inverser le résultat de l’élection présidentielle en Pennsylvanie.

4. L’Échelle du Problème : Caroline du Nord et Nevada

Selon l’ETA, la Pennsylvanie n’est pas un cas isolé. L’Alliance a publié des analyses similaires pour d’autres États, montrant des schémas comparables.

  • Caroline du Nord : La marge de victoire de Trump était de 184 000 voix. L’analyse de l’ETA a identifié plus de 190 000 votes comme étant anormaux. Le résultat pourrait donc également être inversé.
  • Nevada : L’analyse suggère que le résultat dans cet État pourrait aussi être inversé en raison d’anomalies similaires.

Il est important de noter un point crucial : même si ces trois États (PA, NC, NV) basculaient en faveur de Kamala Harris, Donald Trump conserverait 270 voix au collège électoral, soit le seuil exact pour l’emporter. Cependant, l’ETA précise que ces rapports ne représentent qu’une partie de leur travail et que d’autres analyses, non encore publiées, pourraient affecter d’autres États.

Mais comment une telle manipulation aurait-elle pu être orchestrée à si grande échelle ?

5. Le Mécanisme Présumé : Manipulation Technologique

L’ETA avance que la nature des anomalies pointe vers une cause technologique centralisée plutôt que vers une fraude physique locale. Le caractère « algorithmique » et constant des schémas observés à travers différents comtés et États suggère l’action d’un système informatique, et non des actions humaines isolées.

Cette théorie s’appuie sur une vulnérabilité commune : une grande partie de l’infrastructure électorale américaine repose sur un petit nombre de fournisseurs. Plus de 70 % des États-Unis utilisent des systèmes de vote provenant des deux mêmes principaux fournisseurs, et en 2024, près de 100 % des bulletins de vote ont été comptés, à un moment ou à un autre, par des machines de tabulation électroniques. L’ETA souligne une faille de sécurité concrète : la présence de modems cellulaires dans les tabulateurs de l’un des plus grands fournisseurs, utilisés par les comtés pour envoyer des rapports préliminaires, créant un vecteur d’attaque potentiel.

Pour illustrer comment une telle fraude pourrait échapper aux contrôles, l’ETA utilise l’analogie du scandale Volkswagen (« Dieselgate »). De la même manière, un logiciel de vote pourrait être conçu pour passer tous les tests d’audit pré-électoraux sans encombre, pour ensuite s’activer et manipuler les décomptes uniquement pendant le dépouillement réel, le jour de l’élection.

6. Contre-Argument et Preuves Additionnelles

Face à cette théorie, l’explication alternative la plus évidente est celle d’un activisme pro-Trump particulièrement fort, qui expliquerait la corrélation entre une forte participation et un vote majoritaire pour lui. L’Alliance rejette cette hypothèse, car l’effet anormal n’apparaît qu’après avoir atteint un certain seuil de participation et est également observé dans des zones très majoritairement démocrates, où un sursaut de participation pro-Trump est statistiquement improbable.

Pour renforcer leur analyse, l’ETA présente une comparaison frappante dans le comté de St. Louis (Minnesota), où certains bureaux de vote comptent les bulletins à la main et d’autres par machine.

Méthode de Dépouillement (Comté de St. Louis, MN) Part Moyenne des Voix pour Trump
Bureaux dépouillés à la main Environ 40 %
Bureaux dépouillés par machine Environ 47 % (+7 % de manière constante)

Cette différence systématique dans un même comté suggère que la méthode de dépouillement a eu un impact direct et constant sur le résultat.

7. Conclusion : Synthèse de l’Argument

En résumé, l’argument de l’Alliance pour la Vérité Électorale repose sur la détection d’anomalies statistiques cohérentes à travers plusieurs États utilisant des technologies de vote similaires. Ils soutiennent que la corrélation « algorithmique » entre un taux de participation élevé et une augmentation des votes pour Donald Trump n’est pas explicable par des dynamiques électorales normales. Selon eux, ces anomalies sont la signature d’une manipulation technologique systémique. L’affaire est loin d’être terminée : l’ETA a annoncé qu’elle passait désormais « du rapport statistique à l’enquête de terrain » et se préparait à engager des poursuites judiciaires, suggérant que cet argument statistique pourrait bientôt être testé devant les tribunaux.