Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme [Sébastien Castellion]

Sébastien Castellion est né en 1515 à Saint-Martin-du-Fresne dans l’Ain. Les divergences entre lui et Calvin le conduise à une critique sévère du calvinisme.

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Le 27 octobre 1553, Michel Servet est jugé et brûlé vif à Genève, sur ordre de Calvin, pour hérésie antitrinitaire. Ce drame consomme la rupture de Castellion avec Calvin. L’année suivante paraît un ouvrage d’un certain Martin Bellie, qui n’est autre que Castellion : le Traité des Hérétiques

À l’occasion de cette polémique avec Calvin, de savoir s’il est juste ou non de condamner à mort quelqu’un condamné d’hérésie, Castellion écrit dans son Traité des hérétiques de 1554 : « tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine, ils tuaient un être humain : on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle »

En 1936, l’écrivain autrichien Stefan Zweig lui consacre une biographie intitulée Conscience contre violence. À travers l’évocation du combat de l’humaniste contre Jean Calvin, Zweig démontre l’exemple de tolérance qu’était Castellion. Le livre traite également de la liberté d’expression.

Ces événements terribles du XVIe siècle sont malheureusement très proches de nous et aujourd’hui, au moment où Salman Rushdie, auteur des versets sataniques, est de nouveau agressé, on ne peut que constater que les dogmes religieux sont toujours bien présents et toujours aussi dangereux.

Le Cercle Sébastien Castellion de Bourg-en-Bresse a été fondé en 1995 ; il a pour objet la promotion du pluralisme des idées et de la liberté de conscience.