« La liberté d’expression selon Musk : la sienne avant tout, évidemment ! » 
Elon Musk, grand maître de Twitter devenu X, adore clamer haut et fort son attachement à la liberté d’expression… surtout quand il s’agit de la sienne. 
Dans sa joute actuelle contre OpenAI, voilà qu’OpenAI publie des conversations compromettantes avec l’homme aux mille retournements de veste. 
Un personnage Trumpesque dans sa capacité à changer d’avis toutes les 5 minutes 
, tout en s’appuyant sur une mémoire sélective digne d’un poisson rouge. 
Heureusement, Internet, cet endroit magique, et les défenseurs de la liberté d’expression sont là pour lui rafraîchir les idées… et c’est franchement délectable. 
Voir Musk coincé dans ses propres contradictions, obligé de dévoiler son petit jeu — racheter tout et n’importe quoi pour mieux détruire ensuite (coucou Twitter X 
) — c’est presque une nouvelle série comique en direct. 
Félicitons nous que son plan machiavélique n’ait pas abouti !
La proposition initiale d’Elon Musk concernant la structure d’OpenAI était d’avoir une « société C standard avec une organisation parallèle à but non lucratif ». Cela signifie qu’il envisageait une structure où une entreprise traditionnelle à but lucratif, une « société C », fonctionnerait en tandem avec une entité à but non lucratif. Musk a exprimé cette préférence dès novembre 2015, avant même l’annonce publique d’OpenAI. Il pensait que cette structure serait plus « optimale » que le modèle initial d’OpenAI en tant qu’organisation à but non lucratif.
Cependant, cette proposition initiale n’a pas été adoptée à l’époque, et OpenAI a débuté en tant qu’organisation à but non lucratif. Plus tard, lorsque les besoins de financement d’OpenAI ont augmenté, la question de la structure est revenue sur le devant de la scène. À ce moment-là, Musk a proposé des solutions plus radicales, comme une fusion avec Tesla, avant d’exiger finalement le contrôle majoritaire et le poste de PDG dans une structure à but lucratif.
OpenAI a finalement rejeté la proposition d’Elon Musk en 2017 pour plusieurs raisons clés, qui tournaient principalement autour du contrôle, de l’alignement de la mission et des implications potentielles pour l’avenir de l’intelligence artificielle générale (AGI).
La principale préoccupation d’OpenAI était la demande d’Elon Musk d’un contrôle unilatéral et absolu sur l’organisation. Musk exigeait une participation majoritaire dans l’entité à but lucratif proposée, ainsi que le poste de PDG. Il a même déclaré qu’il avait besoin d’être PDG « pour que tout le monde sache qu’il est celui qui est en charge », bien qu’il ait également admis qu’il n’aimait pas être PDG. OpenAI a interprété cela comme un désir de pouvoir personnel qui pourrait compromettre sa mission.
L’équipe d’OpenAI a exprimé ses craintes dans une lettre à Musk, soulignant que sa proposition lui donnerait « un chemin où vous vous retrouvez avec un contrôle absolu unilatéral sur l’AGI ». Ils étaient inquiets que, malgré ses intentions initiales, Musk puisse utiliser ce pouvoir pour diriger l’AGI dans une direction qui ne profiterait pas à toute l’humanité, créant potentiellement une « dictature de l’AGI ». Ils ont également mentionné que, pendant les négociations, Musk avait démontré à maintes reprises l’importance qu’il accordait au contrôle absolu.
En outre, OpenAI s’est interrogé sur l’alignement de la vision à long terme de Musk avec sa mission. Ils étaient préoccupés par le fait que Musk puisse donner la priorité aux intérêts de Tesla, qui étaient axés sur le profit, par rapport aux objectifs d’OpenAI, qui étaient axés sur la sécurité et l’éthique de l’IA. Cette préoccupation a été renforcée par la suggestion de Musk de faire passer l’acquisition potentielle de la startup Cerebras par Tesla, ce qu’OpenAI considérait comme un conflit d’intérêts potentiel.
En fin de compte, OpenAI a estimé que céder le contrôle total à Elon Musk, même s’il promettait un financement important, était trop risqué et incompatible avec sa mission fondamentale. Ils ont préféré conserver leur indépendance et rechercher d’autres moyens de sécuriser le financement nécessaire tout en maintenant leur engagement envers un développement sûr et bénéfique de l’AGI.
En janvier 2018, après l’échec des négociations pour restructurer OpenAI en une entité à but lucratif sous son contrôle, Elon Musk a proposé une nouvelle solution : fusionner OpenAI avec Tesla. Cette proposition aurait offert à OpenAI un budget immédiat d’un milliard de dollars, avec une augmentation exponentielle prévue par la suite. Musk estimait que cette injection massive de capital provenant de Tesla était la seule façon pour OpenAI de rivaliser avec Google et d’éviter de devenir « irrélevant ».
Cependant, l’équipe d’OpenAI a rejeté cette proposition. La raison principale de ce refus était que les membres de l’équipe n’aspiraient pas à travailler chez Tesla. Ils préféraient conserver l’indépendance d’OpenAI et explorer d’autres voies pour obtenir le financement nécessaire à leur mission.
En résumé, la proposition d’Elon Musk de fusionner OpenAI avec Tesla en janvier 2018 a été motivée par :
- Sa conviction que seul Tesla disposait des ressources nécessaires pour permettre à OpenAI de rivaliser avec Google.
- Son désir d’accroître son influence sur le développement de l’IA, après l’échec de sa tentative de prise de contrôle d’OpenAI.
Le refus d’OpenAI s’explique par :
- Le manque d’intérêt de l’équipe à travailler au sein de Tesla.
- La volonté de préserver l’indépendance et la mission d’OpenAI, qui ne s’alignaient pas nécessairement avec les objectifs commerciaux de Tesla.
Ce désaccord a marqué un tournant dans la relation entre Elon Musk et OpenAI, conduisant à sa démission officielle de l’organisation le mois suivant.
Chronologie des événements OpenAI et Elon Musk
2015
- Novembre 2015: Début d’OpenAI en tant qu’organisation à but non lucratif, structure remise en question par Elon Musk qui suggère une société en C standard avec une organisation parallèle à but non lucratif.
- Décembre 2015: Annonce publique d’OpenAI.
2017
- Début 2017: Les progrès de la recherche d’OpenAI nécessitent des milliards de dollars pour le calcul afin de construire une intelligence artificielle générale (AGI).
- Été 2017: Elon Musk et OpenAI conviennent qu’une structure à but lucratif est la prochaine étape pour OpenAI afin de faire progresser sa mission.
- Automne 2017: Elon Musk exige une participation majoritaire, un contrôle absolu et le poste de PDG de la structure à but lucratif. Il crée « Open Artificial Intelligence Technologies, Inc. », une société à but lucratif destinée à absorber OpenAI.
- Septembre 2017: OpenAI rejette les conditions d’Elon Musk, estimant que lui accorder un contrôle unilatéral sur OpenAI et sa technologie serait contraire à sa mission.
2018
- Janvier 2018: Elon Musk affirme qu’OpenAI est vouée à l’échec par rapport à Google, à moins qu’elle ne fusionne avec Tesla.
- Février 2018: Elon Musk démissionne de son poste de coprésident d’OpenAI.
- Décembre 2018: Elon Musk incite OpenAI à lever « des milliards par an immédiatement, sinon abandonner ».
2019
- Mars 2019: Annonce d’OpenAI LP, une structure à but lucratif plafonné, au sein de l’organisation à but non lucratif. Elon Musk demande à être explicitement exclu de toute participation financière dans OpenAI LP.
2023
- Mars 2023: Elon Musk crée xAI, un concurrent direct d’OpenAI. Il cosigne une lettre ouverte demandant une pause dans le développement de systèmes d’IA plus puissants que GPT-4, ce qui cible directement OpenAI.
2024
- Novembre 2024: Elon Musk dépose une nouvelle plainte contre OpenAI et Microsoft, accusant l’entreprise de trahir sa mission d’origine en cherchant à faire des profits.
- Décembre 2024: OpenAI publie un article de blog révélant des échanges privés avec Elon Musk pour contrer ses accusations et démontrer sa volonté initiale de privatiser OpenAI.
https://openai.com/index/elon-musk-wanted-an-openai-for-profit/